Le plus dur c'est de trouver un titre... ça me prend la tête et après j'ai pas envie d'écrire... ou alors je sais pas par où ou quoi commencer... et puis ça me fait mal aux doigts, et aux fesses, et au dos un p'tit peu... et puis il faut que je fasse du ménage... et si la connection me lâche ? Et le vocabulaire exact ? On dit un podium ou une estrade... toute la longueur de la maison et même un peu empiété chez le voisin qui de toute façon était d'accord... pensez-donc, un mariage international dans un village de Sumatra...
Il va être long le texte ?
Il devrait...
On traverse la route jusqu'à la maison de la mariée, de la future mariée... elle est où la mariée ? Dans la maison, on termine de la préparer, maquillage et robe... le marié, futur marié qui traverse la route, c'est moi... j'ai un beau costume blanc foncé, une écharpe locale de coton autour du cou et des espadrilles aux pieds... mais non pas des espadrilles, des trucs-là... comment on dit ? Même que c'est Bata qui les a fabriqué celles-là... j'ai un kopia sur la tête que j'ai acheté moi-même... il est beau mon kopia, je l'aime beaucoup...
J'ai bien envie d'écrire mon mariage en plusieurs fois... ouais, c'est pas une mauvaise idée... ça donne le temps de réfléchir, de bien décrire...
La traversée de la route c'est un des instituteurs du village qui me tient par la main que j'avance pas trop vite pour les autres petits indonésiens de la procession... on est pas tant que ça en procession... ya le chef du village, le traditionnel, chef de père en fils depuis quelques temps reculés, quand le village était dans la forêt, avant le modernisme, la ville et le passage des hollandais, ou des anglais ou encore des français... y a eu du passage d'étrangers dans le coin... sinon on a le maire du village, élu démocratiquement depuis l'instauration de la République d'Indonésie et lui on le voit plus tard dans cette journée de mariage...
Les photos sont prises, les téléphones portables attaquent... y a que ça en Indonésie, ils ont tous des portables et ça cause partout ou partout ça envoie des messages...
Et l'eau de mon café qui met des plombes à chauffer... là, maintenant, pas le jour de mon mariage... et le ménage à faire qu'on peut refaire que je fais en me disant ce sera propre mais ça sera de nouveau sale...
Reprends-je mon esprit, traversè-je (pas seul) la route...
Il y a le service de sécurité spécial mariage, blasonné sur le bras... la route c'est pas le trafic des grandes villes mais ça défile pas mal... c'est la route qui mène à Bengkulu, qui passe les montagnes, les lacets et monte et descend... la sécurité arrête voitures et cyclomoteurs, camions et angkots quelques instants... et puis ça doit les amuser de voir un grand blanc se marier chez eux...
J'ai plein de photos... plus tard les photos... le dvd il bouge pas dans mon lecteur... mon pc m'ennuie...
J'ai mal aux fesses... là, maintenant, pas le jour de mon mariage...
Mon mariage... notre mariage, on était bien deux... et puis les autres aussi étaient là...
Là, là, là, là, lalala...
La route est traversée, je traverse l'entrés du terrain de la maison de la mariée... terrain qui est devenu parquet immense sur lequel sont placés de grandes nattes sur lesquelles on s'asseoit... y a un toit au-dessus de l'estrade (parquet), et des tentures jaunes et rouges (y a des supporters du R.C. Lens dans ce coin d'Asie du Sud-Est ?) sauf du côté de la route où il n'y a qu'une barrière pleine que cache des comment qu'on dit qui couvre la barrière en rouge et jaune ?
La suite plus tard... ça me court le haricot de ne vouloir oublier aucun détail... faut que je repose ma tête, mes doigts et mes fesses...
Commentaires
Avec qui et quand as-tu acheté tes divers costumes ? Où t'es-tu habillé pour cette 1ère. partie de ton mariage (à l'hôtel, chez la famille de la mariée ?) ?As-tu eu des phrases à apprendre ? Comment te sentais-tu psychologiquement ? Avais-tu eu l'occasion de voir les tenues de la mariée avant le mariage ? Comment as-tu réagi lorsque tu l'as vu apparaitre en grande tenue ?
Et moi, j'arrive en retard, mais j'ai quand même droit à lire ton histoire. Attentivement. C'est bien un blog comme çui-là !
Bon je m'installe tranquillement dans mon fauteuil, à l'aise, et j'attends la suite ( et les photos) comme un enfant captivé par l'histoire qu'on lui raconte ...