VEF Blog

Titre du blog : Encore un blog...
Auteur : JohnMarcel
Date de création : 15-05-2010
 
posté le 07-01-2017 à 18:18:54

Ecrit en 2010...

Le vent souffle tellement fort dans le haut des montagnes que depuis en bas, trois cent cinquante-deux mètres plus bas, on voit les feuilles cachées des pins bouger... les nuages filent de droite à gauche sans prendre le temps de souffler tellement le vent souffle fort... il regarde le haut des montagnes et les feuilles cachées des pins et les nuages qui filent non-stop de droite à gauche... et il se dit que c'est calme trois cent cinquante-deux mètres en-dessous du sommet des montagnes... alors il sort sa main de la poche arrière gauche de son pantalon et se gratte le nez tandis que l'autre main reste dans la poche arrière droite pour gratter une fesse protégé par un boxer noir acheté à Cora en solde... il pense à la tempête d'un soir de fin d'hiver, il pense à ce rossignol qu'il entendait chanter du milieu du vent et de la pluie dans le noir... il regarde ses pieds et pense qu'il apprécie ses boots vieilles et usées qu'il lui faut remplacer quand il y pensera... il remet la main qui gratte le nez dans la poche arrière gauche et va pour se mettre le majeur droit dans la narine gauche quand une voix le ramène à la dure réalité de la vie pesante des épaules des gens qui ne demandent rien à personne sinon qu'on leur fiche une paix royale...

« Bonjour lui dit la voix qui sort d'un être d'allure sympathique, avec un sourire sympathique et des yeux d'un profond bleu métallique... »

« Bonjour il répond. Mais c'est le soir. Bonsoir donc. »

« Qu'importe l'heure et le temps. Je suis celui qui écrit. »

« Bonjour, bonsoir ou même bonne nuit ou adieu, ou encore à bientôt. Vous écrivez quoi ? »

« J'écris l'histoire dans laquelle tu es. L'histoire que quelqu'un doit bien lire maintenant, à l'heure qu'il est... lue à l'instant. »

Il regarde l'homme qui lui parle et le regarde droit dans les yeux... il se demande qui il est...

« Ne pense pas que je suis fou. Je suis en train d'écrire l'histoire dont tu es le personnage. »

« Si c'est le cas dit-il, ça vous donne l'avantage de me tutoyer ? »

« Vous avez raison. Excusez-moi. Je suis en train d'écrire l'histoire dont vous êtes le personnage. »

« J'aime bien que vous me vouvoyez car je me sens mieux... j'ai du mal à tutoyer les personnes que je vois pour la première fois. Par contre si vous écrivez l'histoire dont je suis le personnage comment se fait-il que vous, vous y soyez physiquement ? »

« Parce que je m'en donne le droit... »

« Ce n'est pas déontologique. Vous n'écrivez pas en je. Vous vous devez d'être créateur et pas acteur. Vous ne pouvez pas être personnage. C'est une auto-biographie que vous écrivez ? »

« Non. Bien que je peux utiliser mes souvenirs dans une histoire. »

Il sort sa main de la poche arrière gauche, sa main de la poche arrière droite qu'il avait remis aprés n'avoir pas enfoncer son majeur dans la narine. Il les met aux hanches et soupire.

« Qu'est-ce que vous racontez ? Vous vous prenez pour qui ? Je regarde les montagnes et les pins et vous arrivez d'où ? Qu'est-ce que vous venez me raconter ? »

Il ne voulait pas lui dire qu'il pensait qu'il avait un grain cet être d'allure sympathique, avec un sourire sympathique et des yeux d'un profond bleu métallique... on sait qu'il ne faut jamais contrarier les fous... il faut les contrarier dans le cas où ça les déstabilise et les affaiblit, qu'ils en rentrent chez eux et n'en sortent plus...

« Je ne suis pas fou. C'est moi qui te crée. »

« Vous me tutoyez de nouveau. Ferme donc ta gueule. Dégage. Laisse-moi admirer les montagnes et mes boots usées. »

« Tu vois que tant que je ne fais pas avancer l'histoire tu ne fais pas plus que ce qui est écrit, de ce que j'écris. »

« Comment peux-tu écrire et être ici en même temps ? Fous-moi la paix. Repars. Comme tu es venu, repars. Tu es à la masse. Tu racontes n'importe quoi. »

« Tu préfères être seul ? »

« Pas nécessairement. Toutefois si c'est pour me retrouver avec un être à l'allure sympathique, avec un sourire sympathique et des yeux d'un profond bleu métallique qui clignote du cerveau c'est pas la peine que je cherche de la compagnie ! »

« Je te laisse donc. J'aurais préféré qu'on s'entende. »

Et il part...

Et l'histoire finit...