C'était une belle promenade après tout !
On est parti pour Colmar et ça commence mal... ça finit bien après que je comprend que c'est pas si bien mais ça s'arrange à la fin...
Ca commence mal à cause du distributeur de billets de la gare qui me met les instructions en allemand... moi qui nicht sprache deutsch, que j'ai pas à traduire les noms de localités de la région, que c'est les questions après dont mes réponses me valent d'acheter quatre allers simples quand j'en veux deux avec retour...
On descend du train à Colmar, c'est là qu'on va, de la gare à l'épicerie asiatique en passant par le parc, le parc en face de la préfecture que nous connaissons si bien (cf les billets précédents où j'en cause et pour les trouver faut remonter à 2012), prenant des photos des jets d'eau et des arbres, de la statue du général Rapp que les allemands ont essayé de détruire en 1940, restauré en 1948 (essayé de détruire est ce qui est écrit sur le socle)...
Nous trouvons l'épicerie fermée... quoi de plus normal entre douze et treize heures... quand nous voyons que le lundi c'est fermé pour la journée...
Le visage de Tuti se clôt, plus insistant que les magasins aux heures de fermeture, ses beaux yeux asiatiques lancent des golok (parang à Sumatra), dagues sacrificielles utilisées quand l'Indonésie était majoritairement hindouiste, avec quelques animistes ici ou là, sa bouche sans s'ouvrir demande pourquoi les petits commerces français ne restent pas ouverts tous les jours 12/24 heures comme dans son pays ?
Nous errons dans le vieux centre, historique et moderne confondus, car on peut profiter, pour une fois, de la vie citadine et des vieilles pierres... Tuti bien sûr redevient heureuse...
Ah mais dis-je, allons boire un café dans un bistrot, pour cela trouvons un distribanque (c'est bien connu qu'on trouve pas quand on cherche) car je suis (comme toujours) sans liquidités...
Le prince Charles n'a jamais d'argent sur lui non plus...
Je vois un panneau lumineux annonçant heures et degrés et nous nous y dirigeons car il y a peut-être une machine à sous dessous et c'est pas ça... mais se dirige vers nous, pas vraiment car elle est sur son chemin, une jeune femme de type asiatique à qui je demande c'est où que c'est qu'on peut prendre de l'argent et qu'elle nous dit que c'est pas loin, à gauche puis à droite, et Tuti qui me murmure, en me regardant sans son, de demander y a pas une autre épicerie asiatique dans cette localité de 70280 habitants en 2015 (merci wikipedia)...
La femme du lointain orient nous explique la route à pied jusqu'à la médiathèque, continuer en direction du Monoprix après la FNAC, tout droit jusqu'à la rue qu'il faut...
Avant de laisser la dame vaquer à ses occupations, je lui désigne Tuti en disant Indonésienne... elle aussi elle l'est nous dit-elle, de plus de la même province que Tuti Sunaryati (ses prénoms complets car en Indonésie, à part les provinces de Sumatera Utara et les Célèbes, il n'y a pas de nom de famille), ce qui fait que ces dames passent de l'indonésien au javanais dans leur conversation puis reviennent au français... elles s'échangent leurs What's App, on bavarde du pays, des compatriotes en France, des ambassades, du prix des produits locaux, des associations et autres fuseaux horaires...
Nous prenons congés, les femmes se font la bise, cette femme me fait la bise (c'est gentil, on se connait à peine depuis dix minutes) et on y va...
On trouve le distributeur de billets mais c'est pas grave, trouvons d'abord cette autre épicerie qu'on ne trouvera pas...
Assis sur un banc, en face un restaurant japonais... t'as envie d'y aller je demande à ma petite indonésienne qui dit oui... les sushis (prononcé souçi par Tuti) et le poisson cru c'est pas trop mon truc, quand je vois qu'au menu il y a du boeuf je-sais-pas-trop-quoi qui m'attire et que c'est fermé jusqu'au lendemain...
Direction la gare, le vent si faible et si peu froid nous souffle dessus, où j'achète les billets pour le retour faisant la même erreur en français qu'en allemand, pensant pas que je me suis trompé à l'aller puis je vais au guichet me renseigner que je peux bénéficier du train à soixante ans... c'est là que le monsieur très gentil me rembourse mon trop-payé en ne me faisant débourser que 45 € sur les 60 de la carte aux vieux... maintenant je suis sénior+... sénior à mon âge ! J'y crois pas !
A bord du train, avançant vers notre lieu de retour, Tuti reçoit un sms de la personne de sa province, écrit en javanais, auquel elle répond en javanais...
Quand une javanaise rencontre une autre javanaise, qu'est-ce qu'elle se raconte ?
Arrivé, on va direct au Super-U pour en ressortir avec le caddy (vous savez bien quand on va asiatiquer qu'on prend le caddy) plein plus deux sacs et que je râle tout le long du chemin qui mène chez nous... ah oui c'est plus mieux à vélo !
Moralité : Des fois ça pourrait être mieux, et finalement, si c'est pas parfait, ça s'est bien passé quand-même...
Commentaires
Il semble qu'en Malaisie (et Singapoure) il n'y a pas de noms de famille non plus…
Pas de poisson cru en Indonésie…
Français, Allemand, indonésien, Javanais. Un voyage pour le moins cosmopolite. Si tu n'aimes pas le sushi et le poisson cru, tu pourrais peut-être avoir du souci là-bas dans ton pays de retraite. Bonne soirée et à plus. Florentin
Beau témoinage du quotidien, avec des passages qui ne peuvent être nord-américains.
Je crois qu'il y a plusieurs pays d'Asie où les gens n'ont pas de noms de famille, si je ne me trompe.