C'est pas facile car c'est un art, art d'écrire, car déjà il faut savoir lire, art de lire, car encore il faut écouter, art d'écouter, et savoir raconter, art de raconter car il faut quelque chose à raconter, art de répéter !

Il faut savoir brouilloner, sans essai pas de chef-d'oeuvre, sans chef-d'oeuvre pas de reconnaissance, sans reconnaissance rien de nouveau...

Sans nouveau tout est ancien, et l'ancien se raconte qui est nouveau quand on l'entend la première fois, quand on le lit la première fois mais pas quand on l'a entendu avant car alors ce n'est pas du nouveau...

Que j'ai commencé pas mal de romans que j'ai abandonné, oublié ou faute de temps sur le côté laissé...

Que j'ai réussi à nouveller du policier, du fantastique, du spirituel, du érotique, du semi-historique qui traînent dans le classeur depuis 1984 (1985 ?) sous la table basse blanche, sous les soldats de plomb de l'armée Napoléonienne, derrière les deux portes vitrées sur deux étagères, sous un méli-mélo de photos, de figurines de chats, de quelques bouquins en indonésien...

Que mon autobiographie eut (eût ?) été sensationnelle si j'eusse su la rendre inénarable au point qu'il en aurait été impossible d'en faire un film...

Un livre de 20 pages avec des grosses lettres...  

Je suis en train de la manger...

Dire que quand j'étais petit j'aimais pas ça les épinards...

Je suis sûr que c'est à cause du dessin animé Popeye... après en avoir mangé, j'ai voulu soulever mon lit et j'ai pas réussi...

Déçu que j'étais...

J'aimais pas les petits pois non plus...

Bref, alors donc, comment ma femme fait-elle sa tarte ?

D'abord elle fait la pai, coupe les bayam, ajoute la minyak et les bombay coupés, de la diaduk, ikan dan bumbu mais pas trop, du keju parut sur le dessus avant d'enfourner...

Après tout elle pourrait ajouter du cengkeh pour indonésiéniser le plat mais ça serait pas français...

Une de ces prochaines fois je vous recette les spaghetti bolognaises à l'indonésienne ! 

J'ai rêvé que j'étais coincé à Moscou... allez savoir pourquoi ?

L'autocar allait repartir quand je dis Attendez, je dois voir quelqu'un deux minutes, je reviens tout de suite... et quand je reviens, le car n'est pas là !

Salaud de chauffeur à l'horaire à respecter... ou alors il parlait pas français...

Du coup me voilà à errer dans les ruelles du château, entrer dans un magasin de souvenir, glisser dans les escaliers sur un plateau, m'en lever pour ouvrir la porte et me retrouver dans la rue enneigée...

Je me réveille !

M'enfin quoi ? J'voudrais vous y voir que vous fûtes coincé seul dans un pays dont la langue vous jactez pas !

Les premières secondes qui suivent le réveil sont brouillues pour ensuite je me dis C'était qu'un rêve...

Le quelqu'un que je devais voir ? La jeune femme Serbe qui nettoyait les escaliers et dépendances de l'immeuble une fois par semaine... je ne sais plus ce que je lui dis mais ça prit pas plus de deux minutes...

Je sens Tuti à mes côtés qui a son habitude, malgré sa petite (et mignonne) taille, prend toute la place...

Si jamais je rêve que je fais du plongeon faut pas s'étonner ! 

Je débute ma journée en allant sur le blog... même que j'ai pas été lire une info de ma page FAI d'acceuil... un peu regardé la page d'acceuil de VEF, that's all !

Donc, bref, enfin, je termine mon sommeil d'aujourd'hui étant arrivé de ma dernière nuit d'une semaine de nuit de travail il y a une heure et demie à l'instant que j'écris... 

Qu'allons-nous faire ce weekend moi et ma femme ?

(Je sais, la bienséance veut que je me mis à la fin, et pas avant ma femme sauf que parfois on bouscule les règles)... 

La météo prévoyant que beau il ne fera pas, nous décidons de rester dedans... faut juste que je descende la poubelle...

Pas de courses à faire, on a tout ce qu'il faut...

Tuti a décidé de me rationner mon tabac et j'accepte parce qu'au fond ça me déplait pas d'essayer d'arrêter de fumer, pas pour la santé, pour l'argent !

Elle voit la photo d'un homme nu recroquevillé sur le paquet de tabac brun et m'en demande la signification, à quoi je répond :  Fumer trop, pas gros kiki !

Je sais, je sais, je pouvais lui dire en bon français... ne vous en faite pas que je lui parle aussi en bon français...

Des fois j'y cause ch'ti...

L'autre jour elle lit à voix haute et j'entend Je fais pou-ète...

Je regarde son texte et c'est écrit Je vais peut-être...

Explication : en Indonésien la lettre f se prononce ef, la lettre v se prononce fé et on comprend la convusion qu'elle vait... par contre pour pou-ète là je vois pas...

A l'usine d'autres rumeurs : On a du boulot jusqu'à janvier, le nouveau directeur est là pour deux ans qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, une usine du groupe vient de fermer et on récupère son boulot...

Comme j'exclame à mes collègues c'est pas terminé de dire tout et n'importe quoi que je vais faire une dépression alors que j'aimerais partir vite pour me retrouver dans mon nouveau foyer indonésien ?

En ce moment mon épouse est en train de frotter les taches d'encre de mon tee-shirt et bleu de travail parce qu'à la machine ça part pas et pou-ète que ça abîme la machine...

Au XXIème siècle la femme au foyer n'a pas à laver à la main...

Oui ? Il y en a encore ? 

« - Salut...

« - Ouais...

« - Ca va ?

« - Ca va !

« - Tu fais quoi ?

« - Je te réponds...

« - Oh ! C'est gentil...

« - Ouais...

« - Ca va ?

« - Ca va !

« - Tu fais quoi ?

« - J'attends que mon café soit chaud...

« - Il est chaud ?

« - Maintenant oui...

« - Tu fais quoi ?

« - j'attends que tu me causes...

« - Oh ! C'est gentil !

« - Ouais...

« - Tu fais quoi ?

« - J'attends de l'inédit de ta part...

« - Oh ! C'est gentil...

« - Ouais...

« - Ca va ?

« - Ca va !

« - Tu fais quoi ?

« - Je te réponds...

« - Oh ! C'est gentil...

« - Ouais...

« - Les confitures ?

« - Pas toutes mangées...

« - Bonnes ?

« - Ouais...

« - Tu fais quoi ?

« - Je bois mon café !

« - Chaud ?

« - Un peu moins...

« - Et les confitures ?

« - Elles attendent...

« - Elles attendent ?

« - Ouais... elles sont très patientes...

« - Elles attendent quoi ?

« - Que je les mange...

« - Sur du pain ?

« - Ouais !

« - Trempé dans le café au lait ?

« - Possible...

« - Sinon ?

« - Sinon ?

« - Ouais... sinon quoi ?

« - Quoi ?

« - Quoi d'autre ?

« - J'écoute le match...

« - Et ?

« - Et quoi ?

« - T'écoutes le match et quoi ?

« - J'écoute le match quoi !

« - C'est bien ?

« - Ecoute-le toi aussi...

« - D'accord ! Tu dis quel score ?

« - Je donne pas de score...

« - Moi non plus alors...

« - Ouais...

« - Aprés le match ?

« - Aprés le match quoi ?

« - Tu fais quoi aprés le match ?

« - Je sais pas encore... tu fais quoi toi ?

« - Je sais pas...

« - Moi non plus !

« - Elles sont à quoi les confitures ?

« - Différentes...

« - Différentes de quoi ?

« - Différentes confitures quoi !

« - Oh ! C'est gentil !

« - Ouais...

« - Et le match ?

« - C'est le même que toi...

« - Oh ! C'est gentil...

« - Ouais !

« - Il est gentil ton ouais...

« - Ouais !

« - Tu sais dire des gentils non ?

« - Ouais... ça m'arrive...

« - Non ?

« - Je t'assure !

« - C'est gentil...

« - Ouais !

« - T'écoutes le match ?

« - Oui !

« - T'as dit oui !

« - Ouais...

« - Moi aussi j'écoute le match...

« - Je sais...

« - Ouais...

« - Tu dis ouais maintenant !

« - Ouais quoi !

« - quoi !

« - C'est une question ?

« - Non !

« - Je trouve qu'il est gentil ton non !

« - Ouais...

« - Je vais me faire à manger...

« - Moi aussi...

« - On mange ensemble ?

« - Ouais !