Sur l'air d'Ô mon bateau ho ho ho...

Tu es le plus beau des samedis, surtout après la semaine de matin, même si mercredi j'ai pas bossé pour aller voir le cardiologue, brave homme qui m'a dit que je n'avais rien de grave, tout va bien, à part une légère dilatation de l'aorte que mon paquet de tabac fumé en trois jours ne l'a pas fait réagir...

Si je baisse ma consommation c'est pas pour ma santé, c'est pour le pognon...

D'façon on économise d'un côté, ça augmente de l'autre...

De plus cette semaine de boulot moins une journée n'était pas des plus rigolotes... des commandes de trois, quatre palettes, laver le matos, le relaver pour une couleur différente, changer la baignoire normale pour une baignoire à rouleau, avoir mon collègue emprunté pour la mise en place, me retrouver seul, en avoir plein le dos et personne ne panique... merde ! comment ils font pour pas paniquer ?

Et le meilleur dans tout ça... mardi à midi le chef me dit qu'il faut, urgence, laver la cassette UV... pas de problème... pour gagner du temps je la démonte à côté de la petite machine à laver...on a une grosse machine, une longue machine et une machine moyenne que je viens d'appeler petite, mais c'est pas petit... je fais attention de pas en mettre partout en mettant les pièces dans la machine parce que l'UV c'est un bidule liquide qui permet à l'encre de sécher plus vite, ou quelque chose comme ça...

Fermer couvercle, appuyer bouton, c'est parti pour vingt minutes...

Vingt minutes plus tard (non, je suis pas resté vingt minutes à regarder la machine) j'appuie sur le bouton d'ouverture pour ouvrir le lourd couvercle qui, une fois ouvert, laisse voir que c'est pas de l'UV qui a été lavé mais de la laque, de l'encre à l'eau, qui mêlée à l'acétate, fait comme du chewing gum, pas facile à enlever... et vas-y pour l'enlever, faut gratter...

Je vois le chef qui me dit t'as pas senti (que c'était pas de l'UV) ?

Et pourquoi on met de la laque dans la cassette prévue pour l'UV demandé-je en réponse !

Nous voilà trois à gratter jusqu'à quatorze heures... l'équipe d'après prend le relais...

Et hier, hier c'était la meilleure... le conducteur d'une des rotatives va dans la station à encres car il a besoin de jaune... il programme cette couleur dont il a besoin, installe un seau en début de ligne et s'en va, sauf que les rouleaux tournent pas pendant que l'encre ne coule pas dans le seau qui n'indique pas que le poids est atteint... quand le conducteur revient le sol est jaune... bon, pas tout le sol mais quand-même pas mal...

L'a fallu éponger puis laver...

Personnellement je me suis pas foulé...

On ne doit pas quitter la station à encres quand la machine produit !

J'aime les titres pompeux... comme si j'en connaissais quelque chose, pour en arriver finalement à déblatrer des trains, des courses, de ma femme et moi, ainsi que des vélos, le boulot, manger et regarder la télé et youtube, et un peu de géographie d'un certain pays...

En parlant de pays : Erike, l'amie de Tuti, est passée de Hong Kong à Vancouver, ce qui doit faire un sacré changement météorologique !

On en arrive donc à hier matin, en marche pour la gare...

"- Tu as la carte ?

"- Ah zut ! Je l'ai laissée dans le porte-feuille...

Demandit Tuti à qui je réponda...

J'avais pas encore utilisé mon droit des soixante ans aux trains, que j'ai toujours pas encore utilisé...

Ce matin là j'ai pris ma petite sacoche et la carte bancaire, s'y trouve toujours mon passeport que je me suis pensé que c'est bon pour l'identité que c'est mieux d'avoir sur soi, au cas où...

"- Tu as la monnaie pour le bus ?

"- Ici dans le porte-monnaie...

"- Il n'y a que ça ?

"- J'ai laissé à l'appartement...

Demanda-je à Tuti qui répondu... 

Finalement il y eut assez de pièces...

Toujours peur de manquer j'ai, on peut quand-même pas payer un trajet citadin du transport public à la carte de crédit !

De là d'où qu'on part à la gare d'où qu'on arrive, une dizaine de minutes, de là d'où qu'on passe du train au bus, deux minutes, de l'arrêt du bus à l'arrêt pas loin du centre à achats, cinq minutes...

Et c'est parti pour dépenser !

Taïaut ! Faisons voler le pognon, dépensons joyeusement, achetons du bien pour soi...

Profitons des chèques, c'est un cadeau !

Et c'était aussi pour l'anniversaire de Tuti, pas exigeante, qui aimerait une paire de baskets et un resto...

Le resto... la cafeteria du lieu... on peut aller dans un vrai restaurant, quoi !

Non ça ira...

De toute façon on a bien mangé... j'ai pris un mille-feuilles au dessert ! 

On a tout de même dépensé nos sous à nous pour un appareil photo parce que les deux qu'on a sont problématiques en plus d'être numériques...

Depuis on essaie de faire fonctionner l'acheté d'hier, on doit louper un truc... 

Bon d'accord !

Mais d'abord on cause...

Demain on va à Mulhouse chercher Elda, nièce de Tuti, étudiante à Wismar, qui arrive de Prague, qui reste quelques jours avec nous...

Tuti m'apprend à l'instant que son amie Erike de Kepahiang, juste à côté de Suro Baru, vivant et travaillant à Hong Kong, commence un nouvel emploi au Canada la semaine prochaine...

Les voyages forment la jeunesse...

Quant à moi, qui voyagea dans la cinquantaine, je fais en ce moment des spasmes de l'endormissement, surtout, et il faut que ça arrive à ce moment là, après le poste de nuit...

Je vois le médecin qui me médicamente, me fait un rapide contrôle cardiaque, me donne trois jours d'arrêt, et m'envoie chez le cardiologue...

Elda dans l'eau, Erike sur le balcon... 

J'ai pas mis les minutes, ni le mois...

Je suis été, vers 16 heures, au lit pour la sieste, cause que c'était trop d'avoir la publicité qui coupe le feuilleton au moment crucial... en ai eu marre !

J'en ai aussi marre de Neymar, mais c'est une autre histoire... ou l'autre là qui fait les cheveux propres quand tous les yeux sont braqués sur vous...

Bref réveil vers 20 heures, Tuti vient se coucher, j'allais me lever...

Me lève pas avant 21 heures... je peux pas rester à rien faire... Tuti s'est vite endormi de son côté...

Je la comprend que même après 8 hivers, l'habitude du froid, même si le froid n'a pas été grand froid, même avec le chauffage dedans, qu'elle préfère le lit au fauteuil devant la télé ou le feuilleton coréen sous-titré en indonésien (ou même en anglais) en ces longues soirées d'hiver...

Bref nous sommes sortis jeudi marcher dans la neige disparaissante, une paire d'heures, sans vent... j'aime pas quand il y a du vent, surtout froid...

Tuti non plus n'aime pas...

Elle adore voir la neige tomber quand elle ouvre les rideaux... c'est toute une affaire même si ça dure pas, même si c'est des flocons riquiquis...

C'est comme moi et une averse à Java... on était à moto, derrière la moto, moi sur une moto, Tuti sur l'autre moto, on s'est mis sous abri en attendant que ça passe, je voyais l'eau couler sur la route comme un torrent, illusion parfaite...

Sinon Tuti découvre le bobsleigh à la télé, c'est déjà ça, émerveillée par la vitesse que ça glisse...

L'a pas vu la luge encore, je crois ?

L'a vu... flûte comment qu'on dit... les pierres qui glissent... le curling !

C'est rigolo le curling... Tuti et moi on aime bien...

C'est un peu long, comme le cricket de la semaine, qui est moins rapide que l'internationale d'une journée, ou que sa version réduite du T20...

Bon, allez...  

Et pour être locales, elles vont l'être locales !

Ce matin, il y a une petite heure, plus une petite demi-heure peut-être, tombe la neige en deux ou trois flocons, espacés et petits, qui ne durèrent point, qui attirèrent l'attention de Tuti, car oui Tuti en cinquante-sept ans n'a pas eu l'occasion de la voir trop souvent en vrai...

L'aura vu à la télé en Indonésie...

Hier soir à la télé y avait Titanic qu'on a pas regardé... on a regardé La momie...

Je pensais qu'on pourrait se faire le paquebot, qu'on s'est pas fait et puis on connait la fin...

La momie c'était rigolo...

A quatorze heures j'ai rendez-vous chez le dentiste...

Tuti a écrit sur son blog Otobiografi que j'ai été voir et je lui ai dit qu'elle aura au minimum une visite ! 

A midi nous mangeons des spaghetti bolognaises à l'indonésienne...