On va pas à l'hyper demain... on y va jeudi en voiture !

J'étais parti voir les horaires à l'arrêt des autocars qui ne sont plus affichés, j'en profitais d'acheter des petits pains à la boulangerie en face, de l'autre côté du petit rond-point, et de demander à la madame si y a toujours des bus qui vont à la grande ville ?

Car ça fait des lustres que j'ai pas pris le car... 

Je pense qu'oui répond-elle...

Et ils passent toutes les heures, les heures et demi ?

Je ne sais pas, qu'elle dit, peut-être à la mairie ils peuvent vous dire ?

Dans la mairie est Maurice qui attend, je lui dis bonjour, papote un peu, lui demande s'il peut nous emmener à l'hypermarché ?

Maurice nous dit toujours que quand on veut il nous emmène, et jamais on demande...

Quand ? Qu'il pose la question ! Quand tu veux cette semaine que je dis...

Demain, 14 heures, ça ira ?

Oui ! Répond-je... 

Puis, il y a une demi-heure, trois quarts-d'heure, il téléphone que sa voiture est tombée en panne et est-ce que ça va pour jeudi ?

Oui je dis, jeudi c'est bon ! 

Aujourd'hui j'irai voir les horaires des bus au gros village d'à côté...

J'ai envie de prendre le bus, ou car précisément, et autocar c'est encore plus précis, car la précision est la politesse des rois...

C'est pas ça qu'on dit ?

C'est pas grave...

Nous prenons le car demain, car lundi la banque est fermée, banque où nous prenons vingt Euros au distribanque que nous changerons en monnaie dans la machine à monnaie qui se trouve dans la banque, au contraire de la machine à billets (distribanque) qui s'y trouve à l'extérieur...

Quand j'habitais le gros village de l'autre côté (qui n'est pas le gros village d'à côté mentionné en début de billet), je faisais cinq kilomètres à pied le samedi matin pour aller prendre le car qui m'emmenait jusqu'à la ville où je mangeais à midi dans un restaurant où on se sert soi-même (évitons de dire self-service), pour avant et après midi me promener pendant des heures, souvent passant chez un bouquiniste, librairies, disquaires...

Revenir en fin d'après-midi c'était l'autocar jusqu'au gros village de l'autre côté et faire quatre kilomètres à pied jusque chez moi...

A l'époque j'habitais un petit village entre deux gros villages... de l'un autocars et trains pour la ville, de l'autre autocars pour la ville... la même ville, horaires différents... entre les deux, mon petit village, rien, aucune communication...

On va pas en ville demain, on s'arrête avant, bien avant, pour aller à l'hypermarché utiliser les chèques-cadeaux offerts par mon entreprise pour Noël, à utiliser jusqu'en décembre prochain...

J'ai toujours tendance à écrire je plus que nous... pourtant ça fait quelques années maintenant que mon célibat esr terminé ! 

Qu'on ne me dérange pas car je suis en pleine réflexion littéraire... pas qu'est-ce que j'écris, mais comment que je le fais de tourner de banalités, une histoire, sinon captivante, au moins intéressante à lire ?

C'est là l'art !

Trou... trou dans la tête... je me la remplis de vide...

Et pourtant je bois mon café !

Vous connaissez celle de la roue arrière de vélo qui se dégonfle ?

Vous gonflez, vous repartez, et pfuiiiit ça redégonfle...

Fait ch... ce c... de vélo, de pneu (pas de roue)...

C'est soit la lumière, soit le pneu... pas la pompe qui gonfle impeccable...

Ou alors, je crois fortement que c'est ça, c'est le truc sur lequel s'emmanche le bidule fixé à la pompe qui n'a pas l'air d'être ancré comme il faut...

Donc, à chaque fois, attention on fait pour fixer le bidule et le problème est résolu ! 

Et c'était pas mon vélo car c'est celui à Tuti, à cinq bornes de chez nous, sur le chemin du retour...

Nous partîmes dans le froid sec, sans vent, bonnetés et gantés, vestes fluorescentes sur nos dos, ventre vide pour moi, pour le laboratoire d'analyse médicale pour me faire désanguer une dose de mon huitième de britishitude...

Vive la Grande-Bretagne, vive la reine, vive le thé, vive le cricket !

Nous roulâmes sans embages, sans prendre la piste cyclable, sans détour, pour gagner du temps, et arrivâmes à notre arrivée, but de notre déplacement... 

Que celui qui a dit que le plus beau dans un voyage c'est l'arrivée se rassure car il a raison... bien que quinze heures d'avion c'est pas trop mal avec un écran vidéo qui fonctionne...

En ce qui me concerne ça marche jamais avec Airbus... les gros, pas les autres qui n'ont pas d'écran...

Bien... j'en suis où ?

Sur le retour...

Non... on sort du lab (oratoire etc), je file au tabac, Tuti au supermarché où je la rejoins après... as-tu des sous lui demandé-je, j'ai sept euros répond-elle (échange pendant que nous cheminons) et une fois que je la retrouve dans le supermarché, heureusement pas hyper, à la caisse elle en a pour neuf Euros et treize centimes et c'est la carte qui règle ça...

Finalement c'est sur le retour tout ça... 

Nous en profiterons, au gonflage du pneu, pour nous restaurer... c'est vrai que moi j'étais en train de mourir d'inanition, et que Tuti avait besoin de se remonter le moral qu'avait rabaissé le pneu à nous faire du souci... 

La restauration, et gonflage et regonflage, sur la piste cyclable car on est au calme pour rentrer... 

J'ai pas rêvé de licorne (qu'importe ?) puisqu'on ne peut les voir que dans nos songes, éveillés ou non, mais l'image est belle...

Mon rêve rêvé il y a une demi-heure est moins poétique, il est beaucoup plus marrant... et rêvé de chez dodo, pas de mon imagination "rêve les yeux ouverts"...

Enfin bref j'étais devant un magasin aux larges baies vitrés, grande entrée, qui vend je sais pas tout ce qu'il vend mais il y a des miches de pain sur un présentoir à droite... rondes les miches... et peut-être oblongues... du pain quoi !

L'homme en blanc derrière le comptoir est affairé à je ne sais pas quoi... on dira c'est le boulanger, ou le charcutier, ou le boucher ou même le fromager comme on le comprendra par la suite... pas le peintre en bâtiment ça c'est sûr...

Moi je regarde... je suis tout nu, pas plus mal à l'aise que ça... je suis tout nu pour être certain de ne pas prendre d'argent avec moi pour ne pas être tenté à acheter du tabac...

Soudain il n'y a plus de pain et on voit clairement, sous le présentoir, des meules de fromage...

Je place une main devant pour aller voir les fromages de plus près, la place derrière pour revenir... l'homme ne me regarde pas, son profil fait une tête drôle... je veux lui dire pourquoi je suis sans habit, ou qu'il n'a pas à s'embêter de son pain qui a disparu... je sais pas... ça n'a pas l'air de l'intéresser...

Et je me réveille !

La photo est prise à Lincoln pour la BBC, collecte de fonds pour la lutte contre la maladie d'Alzheimer... 

On essaie rien du tout, rien à essayer, rien... le vide absolu, le néant profond, le trou sans fond... le cerveau vide, lent, plein de rien...

Les yeux face à l'écran que j'hypnose de ma force soit avec vous, alimentent la pensée sous contrôle de mon intelligence cachée par une feinte sublime connerie !